Les grandes dates
1976 Rencontre d'un premier patient avec deux chercheuses
Jusqu’en 1976, le diagnostic porté sur les malades atteints de CADASIL était attribué à d’autres maladies d’origine cérébrale : sclérose en plaques, démence, …
La découverte de la maladie a débuté en 1976 par l'hospitalisation dans le service de neurologie de l'hôpital La Pitié Salpêtrière à Paris d'un patient âgé de 50 ans suite à un accident vasculaire cérébral (AVC) d'origine indéterminée alors qu'il n'avait aucun facteur de risque vasculaire.
Il présentait une hémiparésie droite et une dysarthrie. Le malade a récupéré rapidement, mais son scanner était anormal, montrant de multiples petits infarctus profonds et une leucoencéphalopathie d'origine non identifiée, confirmés plus tard par l'IRM. Le cas intriguait. Cet homme est mort grabataire, atteint d'une démence pseudobulbaire en 1995.
1986 Hypothèse familiale - Début de l'étude
Dix ans plus tard, la fille de cet homme consulte pour des migraines ophtalmiques, des accidents ischémiques transitoires et un petit infarctus. Elle a alors 35 ans. Son IRM ressemble trait pour trait à celle de son père. On évoque alors une pathologie familiale. L'affaire commence à passionner deux femmes : une neurologue, Marie-Germaine BOUSSER, et une généticienne, Elisabeth TOURNIER-LASSERVE.
Dans un premier temps, l'hypothèse génétique était incertaine et ces deux femmes s’attacheront à démontrer l’origine familiale de la maladie.
Commence alors l’étude systématique de cette première grande famille originaire de Loire Atlantique (ouest de la France). Cinquante sept membres de cette famille acceptent d'être interrogés et examinés par les chercheuses.
Au terme de leurs recherches, elles concluent à un mode de transmission autosomique dominant de la maladie. Elles découvrent aussi dans cette famille l'existence d'une cousine soi disant atteinte d'une maladie de Pick. Son autopsie révèle qu'il s'agit de la même maladie familiale. En microscopie optique, elles observent un épaississement de la paroi des petits vaisseaux. En microscopie électronique, elles déterminent une altération majeure de la média se traduisant par l'existence de dépôts non encore identifiés et par des lésions majeures des cellules musculaires lisses vasculaires.
1993 Le chromosome porteur de la maladie est identifié
En 1993, on localise l'atteinte sur le chromosome 19.
1996 Le gène est identifié et la maladie est nommée
En 1996, le gène NOTCH3 est identifié comme étant responsable de l’affection. La maladie est alors nommée de façon très descriptive par un acronyme, CADASIL (Cerebral Autosomal Dominant Arteriopathy with Subcortical Infarcts and Leucoencephalopathy), pour signifier qu'elle atteint les artères cérébrales, qu'elle est de transmission autosomique dominante et se traduit par des infarctus sous-corticaux et une leuco encéphalopathie.
Un test génétique est mis au point pour permettre un diagnostic précis. L’unité de neurologie du Professeur Bousser à l’hôpital Lariboisière assure le diagnostic clinique de la maladie. Les tests génétiques sont réalisés par le laboratoire du Professeur Tournier-Lasserve. La collaboration entre les deux chercheuses ne s’arrête pas là. Elles continuent à travailler pour mieux comprendre la maladie. De nombreuses familles sont progressivement diagnostiquées en France, puis en Allemagne, en Angleterre, aux Etats Unis.
1999 Création de l'association
voir la rubrique "histoire de l'association" lien
2003 Lancement d'un protocole de suivi des patients
Le but de ce protocole était de suivre 200 patients à l'hôpital Lariboisière pendant 3 ans afin de mieux connaître la maladie. En 2008, cette étude a bénéficié d'un budget supplémentaire pour être prolongée pendant 2 ans.
En parallèle, le même suivi a été mis en place en Allemagne.
Bien que ce protocole soit achevé, le suivi des patients (anciens et nouveaux) et l'intégration des informations collectées par le CERVCO dans la base de données créée à cette occasion se poursuit. Ces travaux permettent de mieux connaître les caractéristiques de la maladie et les facteurs prédictifs d'aggravation. Ces données seront utiles pour la mise en place future de protocoles expérimentaux de traitements.
2005 Protocole de test médicamenteux
150 patients de différents pays ont reçu du Donepezil ou un placebo pendant 18 semaines. Les résultats ont été publiés en 2008. Ils ne montraient pas d'amélioration significative pour la majorité des malades.
2005 Mise en place d'un centre de référence, le CERVCO
Le CEntre de Référence des maladies Vasculaires rares du Cerveau et de l'Oeil a été mis en place en 2005 dans le cadre du plan maladies rares. Il a pour buts d'améliorer la prise en charge des patients et de collecter des données sur l'évolution de leur maladie afin de mieux connaître Cadasil.
2011 Publication d'un PNDS
La Haute Autorité de Santé a élaboré un Protocole National de Diagnostic et de Soins pour Cadasil.
2012 Constitution d'un réseau international
Grâce à une subvention de la fondation américaine Leducq, une collaboration internationale a permis de créer des liens entre différentes équipes de recherche en Europe et aux Etats-Unis.
2013 Conférence internationale
A l'occasion des 20 ans de l'identification du chromosome porteur de Cadasil, le professeur Bousser a réuni à Paris pendant deux jours de nombreux experts internationaux pour partager leurs connaissances et travaux sur la maladie afin de dynamiser la recherche.
Plus de quatre cents familles porteuses de Cadasil sont aujourd'hui répertoriées en Europe, plus quelques cas sporadiques. ♦